L'assurance qualité: 10 règles d'or pour une gestion optimale

Introduction

Lorsque nous avons sondé plus de 175 développeurs sur leurs plus gros irritants quant à la gestion de leur assurance qualité, 43% d’entre eux ont révélé que leur principal problème résidait dans la gestion des ressources et du temps alloué aux tests. Ce constat met en lumière une réalité préoccupante : beaucoup de développeurs, en particulier les indépendants, souffrent d’une mauvaise compréhension et gestion de l’assurance qualité (AQ). Dans cet article, nous vous proposons une liste des dix pratiques incontournables pour optimiser la gestion de votre AQ, afin de maximiser l’impact de votre jeu tout en mitigeant les enjeux de ressources et de temps.

1. Comprendre les subtilités d’une gestion d’AQ efficace et le séquencement des tests

La première étape pour une gestion efficace de l’AQ est de comprendre comment séquencer les tests tout au long du développement. Cela implique de planifier les moments clés pour les tests de manière à ce qu’ils s’intègrent naturellement dans le cycle de développement, évitant ainsi des interruptions coûteuses. Un solide plan avec des contingences est de mise.

Astuce : Pour cela, notre suite d’article sur la planification de l’assurance qualité peut vous donner quelques astuces à ce sujet.

2. Automatiser certains tests pour se sauver du temps

L’automatisation des tests est une stratégie essentielle pour économiser du temps et des ressources. Elle permet de répéter des tests sans effort manuel, assurant ainsi une couverture de test plus large et une détection plus rapide des problèmes. Il existe plusieurs solutions, dont certaines qui ne requièrent pas de modifier le code de votre jeu. Chacune des options a ses avantages.

Astuce : Pour vous éclairer sur votre choix de méthodes de tests automatisés, voici un article sur l’automatisation des tests et quand/comment les aborder.

3. Mettre en place un pipeline de livraison des builds efficace

Un pipeline de livraison des builds bien structuré permet de déployer des versions testables de votre jeu de manière fluide et régulière. Cela facilite la détection précoce des bugs et assure un flux de travail plus cohérent.

Astuce : Pour maximiser les retours sur vos efforts, regardez les meilleures pratiques pour labelliser les versions de jeu, et choisissez un outil de livraison fiable.

4. Construire la documentation nécessaire : GDD/TDD, etc.

Une documentation solide est la colonne vertébrale d’un bon processus d’AQ. Des documents comme le Game Design Document (GDD) et le Technical Design Document (TDD) doivent être détaillés et à jour, fournissant un cadre clair pour le développement et les tests. Ces documents seront essentiels dans l’élaboration de votre backlog.

5. Concevoir un backlog concis et complet

Un backlog bien conçu et exhaustif est crucial pour une gestion efficace de l’AQ. Il doit inclure toutes les tâches nécessaires, les prioriser correctement et assurer un suivi régulier.

Astuce : Établir un backlog détaillé et le mettre à jour fréquemment pour refléter les changements et les nouvelles priorités. Game Developer a écrit un bon article à ce sujet.

6. Bien définir les rôles de tous pour de meilleures collaborations cross-teams

La définition claire des rôles et des responsabilités au sein de l’équipe de développement et de l’AQ facilite la collaboration et minimise les malentendus. Cela permet également de maximiser l’efficacité des tests. Priorisez les aptitudes et intérêts naturels de votre équipe pour assigner les responsabilités de tests. Sondez-les à ce sujet! Vous pourriez être surpris.

7. Faire preuve d’une communication ouverte, transparente et régulière

Une communication proactive et transparente entre les développeurs et l’équipe AQ est essentielle pour identifier et résoudre les problèmes rapidement. Cela aide à maintenir tout le monde sur la même longueur d’onde et à prévenir les malentendus. Au-delà de ça, préconisez une communication ouverte certes, et surtout de l’ownership des différents contributeurs à votre projet.

8. Rédiger un bon patron de bogues

Un modèle de rapport de bogue bien structuré aide à documenter les problèmes de manière claire et concise, facilitant ainsi leur résolution. Un bon rapport de bogue doit inclure des détails précis sur le problème, comment le reproduire, et les environnements concernés. Utilisez avec rigueur des champs tels que :

Sommaire
Résultat réel
Résultat désiré
Étapes de reproduction
Notes

Assurez-vous aussi de bien inclure des pièces jointes, et un log autant que possible pour permettre à vos partenaires de mieux s’y retrouver.

Astuce : Assurez-vous d’avoir un modèle de rapport de bogue concis, avec des sections définies et des références claires. Votre équipe vous remerciera!

9. Prévoir avec justesse le temps pour tests de localisation

Les tests de localisation sont souvent négligés mais essentiels pour les jeux destinés à un public international. Il est crucial de prévoir suffisamment de temps pour ces tests afin d’assurer que votre jeu est bien adapté à différents marchés. Pour ce faire, prenez le nombre de mots de votre script, incluant tous les menus et options. Généralement, vous pouvez prendre ce nombre, le diviser par 1000 (vélocité type pour des vérifications de localisation), et y rajouter le nombre d’heures de votre playthrough.

Astuce : Par exemple, si un jeu a 20 000 mots, et un playthrough de 20 heures :

Temps de localisation : 20 000/1000 + 20 = 40 heures (script/vélocité type) + temps de playthrough

10. Faire des tests d’UX régulièrement pour déceler ce que vos utilisateurs veulent voir

Les tests d’expérience utilisateur (UX) doivent être effectués régulièrement pour comprendre ce que vos joueurs attendent de votre jeu. Les groupes focus et autres méthodes de test UX peuvent fournir des insights précieux pour améliorer le jeu.

Astuce : Organisez régulièrement des groupes focus et analysez les retours des utilisateurs pour ajuster votre développement. Pour ce faire, nous avons rédigé un article sur les meilleures pratiques d’organisation d’un playtest à l’interne.

Conclusion

En conclusion, l’assurance qualité est une étape cruciale mais souvent mal gérée dans le développement de jeux, particulièrement pour les développeurs qui font face à des contraintes de temps et de ressources. En identifiant les dix principaux pièges qui font perdre le plus de temps, nous avons mis en lumière les domaines clés où des améliorations peuvent être apportées. En adoptant les remèdes proposés, tels que la meilleure gestion des ressources, l’automatisation des tests, et une documentation solide, les développeurs peuvent optimiser leur processus d’assurance qualité et éviter le stress du crunch time.

Notre objectif est de fournir aux développeurs les outils et les connaissances nécessaires pour mieux gérer cette facette essentielle de leur projet. En appliquant ces bonnes pratiques, vous serez en mesure de livrer un jeu de qualité supérieure, tout en respectant les délais et en minimisant les frustrations liées à une gestion inefficace de l’assurance qualité. Nous espérons que cet article vous aura apporté des idées précieuses et que vous pourrez les intégrer avec succès dans vos futurs projets de développement.